« D'apparence musulmane »



« Il faut être reconnaissant au langage, à ces lapsus et ses bégaiements, à ses locuteurs maladroits ou cyniques, pour ce qu'ils nous livrent de vérité sur un monde social qui, en la matière, résiste à toute réduction descriptive, précisément parce que le social n'est jamais totalement soluble dans sa naturalisation. Contre une vision commune qui cherche à traquer, dans les discours, les contradictions ou les glissements, il s'agit d'adopter une démarche inverse : le langage ne ment pas, il dit le vrai. Comme l'écrit Colette Guillaumin, « le discours est un perpétuel champ de vérité ».... » (Didier Fassin, De la question sociale à la question raciale ?)

« Pour justifier cette règle, la cour d’appel d’Alger a statué en 1903 que le terme musulman « n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan. » (Jean Baubérot, La laïcité falsifiée)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sarko lâche le morceau. Pour ceux qui pratiquent la dénégation comme personne, voilà qui a valeur de preuve irréfutable : « le musulman », tout comme la race, dont il est le dernier avatar, relève du phénoménal (de l'étrangeté) dans le sens commun contemporain. Ainsi lorsque Sarkozy de « musulman d'apparence », il ne fait qu'évoquer les races d'antan... Peut-être est-il temps d'affronter ses démons en face ?